La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

21 février 2015

Le sort de mes mots



Née, hier,
D'une affaire tant blessante,
Devenue, en un instant,
De cet arrêt du temps,
Source jaillissante,
Coule enfin de lui,
Du plus profond de lui,
Petite rivière.

De cette rivière de mots,
Il ne connait point encore le chemin,
Tout le chemin,
Tant, de ses émotions,
Suivant l'inclinaison,
Il sera, de mots, déclinaisons,
Tant, il lui sera de passion,
Tant, il lui sera de rivière paisible,
Ou de chemin plus pénible.

Ce qu'il sait, en revanche,
C'est qu'il n'a plus mal aux hanches,
Et qu'il est en train de marcher,
Tant, de mots,
Il fait ,chaque jour, son marché.

Ce qu'il sait aussi,
C'est que du jour anniversaire,
De sa belle,
Qui fût, pour nous , et pour elle,
Grande misère,
De cette journée tant cruelle,
Il a choisi nouvelle ruelle.

Ce qu'il sait d'hier,
C'est que, de ce 7 janvier,
Si on ne peut l'envier,
Il s'en est fait nouvelle naissance,
Pour nouvelle aisance,
Pour s'unir encore davantage,
A sa belle,
Et que ses mots,
Ne seront jamais otages,
Des rebelles!

Ce qu'il sait aujourd'hui,
C'est qu'il sent immense force en lui,
Que ce pourrait être de l'amour,
Et qu'il en peint ses mots.

Ce qu'il sait, au présent,
C'est, que de la force de ses mots,
Il en a fait force loi,
Et que, union d'amour et de mots,
Serait même de bon aloi.

Ce qu'il sait de cette force,
C'est, qu'elle peut combattre le féroce,
Et que, si de nous autres,
Peut sortir, tant mots, que balles,
Ces dernières, entre autres,
S'arrêtent dans les murs,
Tandis que mots d'amour,
Avant qu'ils ne s'emballent,
Et parce qu'ils sont bien purs,
Peuvent, du monde, faire le tour.

Ce qu'il sait enfin,
C'est, qu'à peine lus,
Ses mots,
Ne lui sont déjà plus.

Ce qu'il sait surtout,
Et même, par dessus tout,
C'est que ces mots,
Ecrits pour vous,
Sont déjà à vous,
Ne sont plus qu'à vous,
Et que même,
S'ils sont à vous plaire,
Parce qu'il aime,
Il n'appartient qu'à vous,
De les faire taire,
Ou de prendre la peine,
De faire taire la haine!



1 commentaire:

  1. de la part de Pat:
    Merci et je te dis fonce dans le vaste océan de la poésie.Que tu puisses y trouver ton bonheur!

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