La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

23 novembre 2022

L'eau de notre ciel

 

classique



A force de cracher en l'air nos vomissures

Dans notre bleu d'azur, il fallait escompter

Que le sage URANUS ne s'en laisse conter

Par d'orgueilleux ingrats refusant les censures.



Quand les larmes du ciel ne sont donc plus à boire,

L'eau de source aujourd'hui ne suivant plus qu'un cours,

Celui de notre bourse et d'un maître discours,

N'est-il pas ici bas de plus triste déboire?



Oh toi mon beau ruisseau que j'ai voulu d'eau pure

Et vous mes chers oiseaux, et toi mon écureuil,

Hélas vous mes poissons pour qui l'onde j'épure,

Me faudra t-il de vous aussi faire le deuil ?



De notre suffisance à nous croire si grands

Et très intelligents et bien plus qu'une bête,

A s'opposer alors à ZEUS qui nous embête,

Nous voici donc rendus, tout juste demi-grands!



Car enfin nul besoin de scrupuleuse étude

Pour savoir que tout corps rejeté dans les cieux,

Voyage à tous les vents, sous chaque latitude,

Et redescend un jour sur les insoucieux!



Patrick