Bonjour,
L'année s'achève et avec elle l'heure des bilans et
réflexions approche.
Lourd, pourront dire beaucoup quant au bilan de l'année qui
s'achève au plan des événements sur notre territoire commun, tant la violence
est venue défoncer la grande porte de notre petit monde libre qui se croyait
jusque là, à l'abri... de la sauvagerie.
Comme l'immense majorité d'entre nous, ASAGI a essayé jusque
là de semer et de partager autre chose , et si nous ne sommes pas encore en
guerre, c'est uniquement parce que notre majorité essaie encore modestement, et
au quotidien, de prendre la peine de semer, chaque jour, un peu d'amour.
Pourtant, ASAGI, n'est ni dupe, ni naïf, et depuis les
silences de son enfance même, il sent bien , chaque année, que notre monde
n'est plus le même. D'un seul monde originel à s' aimer s'en vient pourtant
souvent mauvaise graine à semer, preuve s'il en était besoin qu'il n'est point
de monde parfait et encore moins de dieux,
à nous satisfaire.
Depuis le début de ce
siècle, les choses semblent s'accélérer . Au réchauffement évident, à présent
de notre environnement nous apparait paradoxalement de plus en plus de froideur
dans les yeux des tueurs comme s'il n'était ici question que de vases
communicants. Mais c'est peut-être bien justement de communication dont il
s'agit ici. Alors que nous n'avons
jamais eu autant d'outils à notre disposition pour satisfaire ce besoin
légitime, d'aucuns se réjouissent à vouloir partager avec nous les images de
leurs victimes, comme si la froideur pouvait nous réchauffer le coeur!
Jamais nous n'avons
eu autant de jouets à notre disposition, mais nous n'avons qu'un coeur. A
l'heure de Noël, il serait temps de savoir si, de nos jouets, nous préférons la
guerre ou la paix!
Asagi sont deux de mes carpes muettes distantes, méfiantes,
que les années n'ont pas réussi à apprivoiser à mes cotés. Juste à paraître,
sans vouloir partager l'être.
Ochiba m'est arrivé, tout comme elles, du soleil levant,
là-bas, voici deux ans. Séduit par la virgule qui lui ornait la tête, j'en fis
une de mes dernières locataires. Hélas, de virgule, il ne fut bientôt plus, que
petite tâche ridicule, et pourtant...
Deux mois après son arrivée, devenue carpe plus ordinaire,
elle me fit alors plus beau cadeau que feu son paraître, et même
d'extraordinaire. A venir droit sur moi un beau jour de juillet, me regardant
bien dans les yeux et s'approchant de ma
main qui lui tendait un grain, elle s' empara de ce dernier, me laissant
ballant le bras. De ce seul geste, elle vint alors à révolutionner les rapports
entre locataires et leur propriétaire.
Tandis qu'il n'était , entre les deux parties, jusqu'alors que côtoiement, s'en vint, grâce à elle, de
l'aimant. D' Ochiba, la hardiesse , depuis longtemps a pris le dessus jusqu'à
prendre, au quotidien rime de caresses. Nombre de ses voisines, et même de 20
ans plus âgées, sont devenues depuis, mes copines. et même de Mongolie, les
tanches, me pinçant même les hanches(!) Quant à mon amour blanc, de farouche
naguère, de touches, il est à présent...tout devant, et bien gourmand!
Des poissons de mon bassin, il en reste encore, à ne point,
de mes grains, me chiper dans la main, mais au fil du temps, je sens bien , à
présent, que d'éloignés, ils en viennent à se rapprocher. Curieux, sans doute,
mais aussi frustrés, des grains qu'ils n'osent venir chercher, et que leurs
congénères, libérés de nombreuses barrières,
s'empressent, entre mes doigts, de saisir. Mais je ne désespère pas un jour,
avec eux... grâce à Ochiba.
De mes carpes muettes, beaucoup d'entre vous peuvent
sourire, pensant sans doute, qu'elles n'ont
et n'auront jamais rien à me dire. Il est pourtant des silences qui nous
parlent et qu'il nous faut apprendre à lire.
Ainsi, si, à la belle saison, chaude, mes poissons peuvent
me suivre, l' oeil gourmand, en attente de grains à foison, lorsque je fais le
tour de mon bassin, il peut en être de même, en hiver, alors que de faim, elles
n'ont point . Il est même Ochiba, et à présent Chagoi, qui, dès que je
m'approche, s'en viennent à ma rencontre, piper à la surface de l'onde, de leur
monde, comme pour me saluer, sans mot
dire, sinon de nos mondes.
C'est donc cette carpe , OCHIBA, qui va prendre en 2016 la
succession d' ASAGI, tant au jardin que pour les mots de son maitre, d'autant
que celle-ci compte, sur la toile, à
présent trop d'homonymes de mondes bien différents, à semer la confusion. A
l'image d' OCHIBA, et au contraire du repliement du moment, les mots vont donc
tenter, pour demain, de tendre davantage la main.
ASAGI39
restera le blog relatant la création de notre jardin avec diaporamas de
cette "aventure", mais le quotidien de ce lieu qui inspire d'ailleurs
toujours les mots de son maitre, sera partagé sur le jardin d'ochiba, "les mots d' asagi" devenant: " les mots
d' ochiba".
A ne souhaiter, pour l'année qui vient, qu'un peu de sagesse
et d'amour en chacun!