La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

18 février 2020

ILONA


Tout autour de toi, tes aïeux.
Sur tes joues, un duvet, soyeux!
Tu gigotes, fais de ton mieux,
oses à peine ouvrir les yeux...

Tu pensais le monde méchant.
Le pressentant sans avenir,
tu hésitais tant à venir...
et pourtant écoute ce chant :

Famille, amis et connaissances,
tous prévenus de ta naissance
ont  répondu en un seul chœur:
Bienvenue à toi petit cœur!

Les carillons de nos smartphones
ont tant sonné qu'ils sont aphones...
"Mais non, papi, ils sont éteints,
réveille toi, c'est le matin!"

27 janvier 2020

Avant l'aube




Sans bruit, avant que l'aube n'apparaisse
et qu'au matin le Nouvel- An ne naisse,

tu as pu retrouver enfin ton âme
et clore cet épuisant mélodrame.

Je ne pensais pas pouvoir te pleurer ;
depuis longtemps je me sentais si vide,
comme prisonnier de ma chrysalide
devant ta tête ne faisant qu'errer!

Voilà qu'a présent, il pleut sur mes yeux.
N'y voyant plus rien je fais de mon mieux,
les balayant de mes deux essuie-glaces,
j'en perds mon chemin, m'arrête sur place.

Nous avons été  privés de partage
avec toi et nos cœurs pris en otage.
Nous sommes  orphelins de ton esprit,
depuis vingt ans Alzheimer te l'a pris !