La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

11 avril 2015

Plus qu'un mot



                                  
Quand l'être,
N'a même plus conscience de paraitre,
Ni même, d'être.
Quand l'être,
N'a même plus conscience de l'instant,
Celui juste avant,
Ni même, de l'instant présent.
Quand l'être,
Ne sait même plus ce qu'est le passé,
Ni même, s'il a existé.
Quand  l'être,
Ne sait même plus, ce qu'être veut dire,
Ni même non, à dire.
Quand l'être,
N'a plus que le mot de oui,
Que , pour le reste, il n'a plus d'ouïe.
Quand l'être,
N'a même plus l'émerveillement,
D'un présentement,
D'un instant fugace,
Quand il n'a même plus le choix,
De prendre, ou de laisser, sa place.
Quand, à sa place,
Ne nous appartient alors, plus d'autre choix,
Que  le souvenir, et qu'il ne peut être,
Que pour lui seul, place de choix,
avant de disparaître.