La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

18 août 2016

Le héron cendré




                                                         
C'est sur les barrages, qu'il est le plus habile,
là, où face au grand  cormoran,
il retrouve son premier rang.
Perché sur ses longues échasses,
il ne pêche pas, non, il chasse!

C'est sur les barrages, qu'il est le plus discret,
le cou blanc épousant l'écume,
l'onde grise, les autres plumes
et même une touche argentée
pour ce guetteur là bien planté.
Seul un oeil très averti
peut sentir sa présence ici,
tant l'endroit convient à merveille
à ce fin chasseur qui surveille.

C'est sur les barrages, qu'il est le plus adroit.
Du haut de son oeil perçant
et de son dard pas moins glaçant
il s'approche, pliant le cou,
pour épingler sa proie d'un coup,
la tête tout juste derrière
qui n'a pu couvrir ses arrières,
projetant sa gorge en avant
il surprend son monde devant.

Au milieu de tous ces poissons  en abondance,
tous friands de tant d'oxygène
mais que la longue pente gène,
il ne s'alanguit pas, il danse
et se remplit enfin la panse!

16 août 2016

Tuer le temps




Les terroristes, parce qu'ils sont tristes,
tuent des gens, tout le temps,
pour finir tristement.

Pour finir autrement,
au lieu de tuer des gens,
ils feraient mieux, de tuer le temps,
ça nous rendrait moins tristes.

02 août 2016

Le beau silence

 le beau silence,
Loin de tous nos cris et vacarmes,
loin de nos gadgets, de nos armes,
.../...
le beau silence,
celui d'une  toute autre écoute,
celui d'une toute autre route.
Le beau silence,
celui des longs canaux, de l'eau,
celui emprunté à vélo.
Le beau silence,
celui des chemins de halage,
celui de tous nos pédalages.
Le beau silence,
qui laisse chanter les oiseaux,
qui laisse un soupir au roseau.
Le beau silence,
celui de la carpe fouilleuse,
celui de ses nuées boueuses.
Le beau silence,
celui d'un si discret nageur,
celui du ragondin rongeur.
Le beau silence,
tout beau, tout nu, tout démuni,
tout beau, tout seul, qui nous unit.
Le beau silence,
celui de nos vacances- ci,
celui de nos instants choisis.
 le beau silence!

10 juillet 2016

Souffle





De notre vie,
essayons de n'être
que le souffle d'une brise,
juste, au monde, une bise!

08 juillet 2016

Adieu pêcheur




Chaque année,
dès les premiers frimas d'automne,
nous avons nos grands rendez vous
avec la rivière, le Doubs.

Chaque automne,
en attendant la belle touche,
avant que le soleil ne se couche,
tu nous ramasses du bon bois
pour garnir notre petit feu,
et nous éviter d'avoir froid.

Cette année,
bien avant même les frimas,
avant que le soleil se couche,
nous risquons fort d'avoir très froid,
il va tous nous manquer du bois!

15 juin 2016

Au secours des abeilles





J'ai fait un don pour les abeilles,
parce que, depuis bien longtemps,
sur toutes les fleurs, elles veillent.

J'ai fait un petit don pour elles,
parce que,  depuis si longtemps
grâce aux fleurs, elles font du miel.

Les abeilles sont en danger.
leur santé est fort menacée,
parce que, depuis trop longtemps
et cela, le monde  le sait,
elles ne sont pas protégées.

Les fleurs, les abeilles, le  miel ,
comme moi, vous aimez sans doute,
les sauver est essentiel.

A bailler ou à tant prétendre,
qu'il faut accorder à la science,
le besoin  de temps, d' avancer,
lui montrer un peu de patience,
nos élus voudraient donc nous dire
que chaque abeille doit attendre.
Mais elles seront évincées
avant qu'un remède ait germé!

Sur le chemin des belles fleurs,
la bande à BAYER terrorise
depuis trop longtemps nos abeilles.
Avant qu'il ne soit plus que pleurs,
il est grand temps qu'on se le dise,
que sur elles, enfin, l'on veille.

Pour sauver toutes nos abeilles,
qui ne peuvent dire aucun mot,
je leur accorde tous les miens.
Mais moi qui n'ai point du tout d'ailes,
rien que mon affection pour elles,
pour guerroyer contre leurs maux,
J'ai besoin de vos deux oreilles:

Au renoncement des élus,
dont nous ne voulons vraiment plus,
nous n'avons plus guère qu'un choix:
faire entendre toutes nos voix!

patrick SCHOENLEBER
avec la collaboration de Pierre GRUSSNER