La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

01 décembre 2017

Fourrures d'antan

                                      
Peaux d'lapin, peaux...
peaux d'lapin!
l'appel venait du lointain
et mon père
partait au fond du jardin.

Peaux d'lapin, peaux...
peaux d'lapin!
L'appel, cette fois était là,
tout comme mon père,
ses dépouilles sur les bras.

Peaux d'lapin, peaux...
peaux d'lapin!
s'en retournait au loin
et mon père,
plus riche de dix sous,
retrouvait son lopin.

Peaux d'lapin, peaux...peaux d'lapin...


25 novembre 2017

Legs d'automne



                                        
Les feuilles se décrochent,
l'automne approche.

L'automne nous vient,
le soleil décroit,
la grisaille s'accroit.

Le jour nous fuit,  la nuit s'avance .
De jour, de nuit, règne le gris .
S'enfuit le vert, domine la pluie.

L'automne est là,
l'ombre ,du jour, sonne le glas.

L'automne s'installe,
le vert pâlit, parfois rougit
puis le jaune , le pourpre brunissent,
les feuilles s'étalent,
léguant à l'hiver un manteau gris!

27 octobre 2017

Chapardeur



                                             
L' écureuil de mes noisetiers
Me fait chaque année l'amitié,
Dès les premiers jours de l'été,
D'y venir faire ses goûters.

Mais l'écureuil des noisetiers
N'a pour nos ventres point pitié
Puisqu'il vient même accompagné
Nous privant du moindre panier.

Les écureuils de mon jardin
Ne sont pas du tout raisonnables
Quand, perchés ils passent à table,
Car sans plus attendre ils les croquent
Et même bien vertes les coques!

Devrais-je devenir tueur
D'un petit animal de charme
Afin d'être unique croqueur?

Non, je laisse tomber mon arme .
Sois donc rouquin, le seul cueilleur ,
T'admirer remplira nos coeurs !

22 septembre 2017

Voisinage





Le DOUBS au bout du jardin, l'hôpital plus loin.

Par dessus le calme enveloppant la rivière
jaillit souvent un cri qui veut régner sur l'air.
C'est un héron qui regagne sa héronnière.

Au delà du calme enveloppant la rivière
j'entends aussi au loin des concerts de sirènes,
l'arrivée des secours, les départs en civière.

Au dessus du calme enveloppant la rivière
tournoie régulièrement un hélicoptère.
C'est lui, complètement, qui envahit la plaine
c'est lui qui, maintenant, vole au secours des peines.

Puis le silence reprend sa place première.

01 juin 2017

Grande Terre






Témoins du vent,
Sur la plage de bois JOLAN
Privés de leur si fier élan
Trois cocotiers, le cul en l'air,
Tentent encore de nous plaire.

Témoins du vent,
Dans l'anse VINAIGRI, les arbres,
Modelés dans un même marbre,
Las d'en découdre avec l'Autan
Semblent fuir en vain l'océan.

Témoins du vent,
Les arbustes et grands buissons,
Tous prosternés  à l'unisson ,
Jusques à l'assaut des Grands Fonds
Entremêlent leurs chevelures
Dans une ample et seule parure.

Témoins du vent,
Sur cette aile de papillon,
Grande Terre  de GUADELOUPE,
Ces esclaves de  tous les temps
Aux pieds noueux et torturés
Nous lancent l'unique message:

Qu'il soit de rage ou de passage
Le vent d'ici toujours présent
Sans cesse buissonne et façonne

L'élytre courbe du géant!