Née, hier,
D'une affaire tant blessante,
Devenue, en un instant,
De cet arrêt du temps,
Source jaillissante,
Coule enfin de lui,
Du plus profond de lui,
Petite rivière.
De cette rivière de mots,
Il ne connait point encore le chemin,
Tout le chemin,
Tant, de ses émotions,
Suivant l'inclinaison,
Il sera, de mots, déclinaisons,
Tant, il lui sera de passion,
Tant, il lui sera de rivière paisible,
Ou de chemin plus pénible.
Ce qu'il sait, en revanche,
C'est qu'il n'a plus mal aux hanches,
Et qu'il est en train de marcher,
Tant, de mots,
Il fait ,chaque jour, son marché.
Ce qu'il sait aussi,
C'est que du jour anniversaire,
De sa belle,
Qui fût, pour nous , et pour elle,
Grande misère,
De cette journée tant cruelle,
Il a choisi nouvelle ruelle.
Ce qu'il sait d'hier,
C'est que, de ce 7 janvier,
Si on ne peut l'envier,
Il s'en est fait nouvelle naissance,
Pour nouvelle aisance,
Pour s'unir encore davantage,
A sa belle,
Et que ses mots,
Ne seront jamais otages,
Des rebelles!
Ce qu'il sait aujourd'hui,
C'est qu'il sent immense force en lui,
Que ce pourrait être de l'amour,
Et qu'il en peint ses mots.
Ce qu'il sait, au présent,
C'est, que de la force de ses mots,
Il en a fait force loi,
Et que, union d'amour et de mots,
Serait même de bon aloi.
Ce qu'il sait de cette force,
C'est, qu'elle peut combattre le féroce,
Et que, si de nous autres,
Peut sortir, tant mots, que balles,
Ces dernières, entre autres,
S'arrêtent dans les murs,
Tandis que mots d'amour,
Avant qu'ils ne s'emballent,
Et parce qu'ils sont bien purs,
Peuvent, du monde, faire le tour.
Ce qu'il sait enfin,
C'est, qu'à peine lus,
Ses mots,
Ne lui sont déjà plus.
Ce qu'il sait surtout,
Et même, par dessus tout,
C'est que ces mots,
Ecrits pour vous,
Sont déjà à vous,
Ne sont plus qu'à vous,
Et que même,
S'ils sont à vous plaire,
Parce qu'il aime,
Il n'appartient qu'à vous,
De les faire taire,
Ou de prendre la peine,
De faire taire la haine!