La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

25 février 2015

Du silence... un 1er mot



En tant que poète, bien sûr,
Mais aussi, d'abord, en tant que simple moi-même,
Il m'arrive de réfléchir, d'imaginer,
A cet espace, de liberté individuelle,
Tant menacé aujourd'hui.

De mes silences d'hier, bien sûr,
Mais aussi, de ceux de jadis,
Avant de chercher,
Celui d'aujourd'hui.

Tant il me semble,
Se faire si rare, au présent,
Tant, accaparés, que nous sommes,
Par tous nos écrans!

D'une lueur de mots



De la lueur ,
De mon intérieur,
Du féroce, ou de ma main,
Nous verrons bien,
Qui gagnera demain.

Parce qu'il ne tient qu'à nous,
De suivre ces mots,
Ou de suivre ces fous,
Avant que coeur de poète n'explose,
Il faut, de mots, qu'il expose.

Parce qu'il n'est point question,
De subir ici nulle autre question,
Que celle de nos coeurs.
Parce que l'amour est comme une hydre,
Sauf, qu'il est sans rancoeur,
Il n'est point ici question de vengeance,
Mais d'amour, qu'une danse!

De mots, un long chemin



D'école de mots, il n'est point,
D'apprendre les mots, leur sens, peut-être,
Mais de poésie,
Quand il s'agit de tout notre être,
Qu'elle ne connait que frénésie,
Qu'il s'agit de notre vie.

Il ne peut être ici, à l'envie,
Que l'amour qui nous dicte,
Comme seul professeur,
de notre douceur,
Un seul acte,
D'autodidacte!

De mots, point d'école



Il n'est point d'école de poésie,
Tout au plus, au collège,
Apprend-on , quelques arpèges.

Mais il me semble, que professeur,
Ne nous apprend pas l'essentiel,
Ce qui fait qu'un poème,
Peut avoir goût de miel,
Ne connait que rime d' aime,
Tant il ne s'agit ici,
Que, de douceur,
De notre coeur!

De mots de jadis



Tandis que je découvre,
Que je lis,
Poèmes du Moyen-âge,
Je découvre coeur,
Qui , ici aussi, se languit,
Et que poésie n'a point d'âge.

Au delà du brutal,
Il pouvait être,
Autre animal.

Que de preux chevaliers, jadis,
Et même du temps, de fleurs de lys,
Tout forts, tout braves qu'ils étaient,
Je prends conscience à l'instant,
De  grands poètes qu' ils étaient,
De poésie qui traverse le temps.

21 février 2015

Le sort de mes mots



Née, hier,
D'une affaire tant blessante,
Devenue, en un instant,
De cet arrêt du temps,
Source jaillissante,
Coule enfin de lui,
Du plus profond de lui,
Petite rivière.

De cette rivière de mots,
Il ne connait point encore le chemin,
Tout le chemin,
Tant, de ses émotions,
Suivant l'inclinaison,
Il sera, de mots, déclinaisons,
Tant, il lui sera de passion,
Tant, il lui sera de rivière paisible,
Ou de chemin plus pénible.

Ce qu'il sait, en revanche,
C'est qu'il n'a plus mal aux hanches,
Et qu'il est en train de marcher,
Tant, de mots,
Il fait ,chaque jour, son marché.

Ce qu'il sait aussi,
C'est que du jour anniversaire,
De sa belle,
Qui fût, pour nous , et pour elle,
Grande misère,
De cette journée tant cruelle,
Il a choisi nouvelle ruelle.

Ce qu'il sait d'hier,
C'est que, de ce 7 janvier,
Si on ne peut l'envier,
Il s'en est fait nouvelle naissance,
Pour nouvelle aisance,
Pour s'unir encore davantage,
A sa belle,
Et que ses mots,
Ne seront jamais otages,
Des rebelles!

Ce qu'il sait aujourd'hui,
C'est qu'il sent immense force en lui,
Que ce pourrait être de l'amour,
Et qu'il en peint ses mots.

Ce qu'il sait, au présent,
C'est, que de la force de ses mots,
Il en a fait force loi,
Et que, union d'amour et de mots,
Serait même de bon aloi.

Ce qu'il sait de cette force,
C'est, qu'elle peut combattre le féroce,
Et que, si de nous autres,
Peut sortir, tant mots, que balles,
Ces dernières, entre autres,
S'arrêtent dans les murs,
Tandis que mots d'amour,
Avant qu'ils ne s'emballent,
Et parce qu'ils sont bien purs,
Peuvent, du monde, faire le tour.

Ce qu'il sait enfin,
C'est, qu'à peine lus,
Ses mots,
Ne lui sont déjà plus.

Ce qu'il sait surtout,
Et même, par dessus tout,
C'est que ces mots,
Ecrits pour vous,
Sont déjà à vous,
Ne sont plus qu'à vous,
Et que même,
S'ils sont à vous plaire,
Parce qu'il aime,
Il n'appartient qu'à vous,
De les faire taire,
Ou de prendre la peine,
De faire taire la haine!