La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

27 novembre 2011

La passerelle

Tant je sais, que le mot fin,
Rime trop avec chagrin,
Qu'on ne trouve les mots, pour accompagner,
Un être aimé;
Quand je viendrai à partir,
Quand , pour moi, sera l'heure de sortir,
Et si vous voulez m'accompagner,
Pour m'aider à franchir la passerelle,
Qui me conduira peut-être vers...l'éternel?
Prenez donc mes mots,
Choisissez les plus beaux,
Enfin, ceux qui vous plaisent,
Ajouter de la musique, qui nous fait tant vibrer,
Qui nous apprend à aimer,
Et prenons-nous par la main,
Pour écrire le mot fin.

Crissey le 06 novembre 2011

ps:
s'il ne fait pas beau, s'il fait froid,ne restez pas dehors(c'est bon pour les morts), allez à l'église( même si, aujourd'hui, cela me défrise),sous un grand toit; l'important, c'est que vous n'ayez point froid, l'important, c'est que nous soyons ensemble, une dernière fois!

Tout devant

Je vois aujourd'hui un euro,
Qui ne porte, que des zéros;
Je ne vois, sur notre monnaie commune,
Rien d'autre, que des prunes.

Je voyais encore hier,
Sur notre franc,
Trois mots,bien fiers,
Tout devant :
liberté-égalité-fraternité,
Tous trois, bien alignés.

Quelque chose en moi,m'avait bien dit,
Qu'ils avaient fait ici, un oubli,
Que, même si ces trois mots hier,
Même si beaux, même si clairs,
Ne représentaient, déjà plus grand chose,
Sans eux, cela, m'avait fait quelque chose;
Il me semble qu'aujourd'hui , ici,
Sans eux, nous en sommes bien marris.

Et puisqu'ils nous parlent, les biquets,
De remettre en marche, la planche à billets,
Qu'ils n'oublient pas maintenant,
De remettre ces trois mots , TOUT DEVANT!

26 novembre 2011

Le juste équilibre

Si je n'avais, que cela à faire,
Avant que l'on m'enterre,
Je plongerais, dans les mots,
Jusqu'à y trouver, les plus beaux;
Non point des mots de guerre,
Je ne saurais qu'en faire;
Non plus de mots de haine ,
Pour elle, je ne prendrais pas, cette peine;
Non, plutôt des mots ...pour toujours,
Qui riment si bien, avec Amour.

Mais je n'ai pas, que cela à faire,
Et avant que l'on m'enterre,
Ma Mie m'appelle,
La Vie m'interpelle.
Serait-ce à dire que ma Mie,
Empêche de mots, mes envies?
Non point, car sans elle,
Qui rime si bien, avec belle,
Plus de vie, plus d'envie,
Et point de mot, sans vie.

Las, ce n'est point tout:
Quand je suis, habité par les mots,
Qu'il me faut, pour ne rien faire, un temps fou,
Je ne fais rien de beau;
N'aurais-je donc, plus qu'à me taire?

Entre le devoir et le libre,
Il me faut donc, trouver l'équilibre;
Calmer mes passions,
Pour accomplir ma mission;
Mais ne pas perdre le fil,
De tous ces mots, dans ma tête... qui défilent!

Patrick SCHOENLEBER, ce 26 novembre 2011