La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

06 novembre 2019

Petite chose


                                               
Au commencement nous n'étions pas grand chose.
A présent que fond la glace
Que notre chaleur prend toute la place
Sommes- nous devenus pour autant grande chose ?

19 avril 2019

Un facteur fou



L'homme venait d'apprendre à fixer dans le temps
Ce que l'œil embrasse l'espace d'un instant.
Les porteurs de nouvelles voyaient donc l'écrit
Complété par l'image pour nourrir l'esprit.

L'un d' eux, à pied,  durant ses très longues tournées,
Se peupla  d'autres mondes pendant des années.
Distrait, un jour il buta sur une caillasse,
S'émerveillant soudain pour l' étrange molasse.

Le bizarre de son royaume imaginaire
Venait de traverser une pampa lunaire.

Tant de beauté naïve jonchait son chemin
qu'il pouvait donc construire un palais de ses mains !

Jours et nuits, refoulant aux ténèbres l'ennui,
Empruntant souvent une plus noble casquette,
Il se mit en quête, avec sa seule brouette !

Quarante et un ans plus tard, pour l'amour du beau
Il acheva son œuvre et même son tombeau.
Ses êtres les plus chers, tous partis avant lui ...
De toutes ses souffrances, il s' était enduit !

Pétri d'art brut, ce dit "rustre" : JOSEPH FERDINAND CHEVAL

 devint  illustre !

29 janvier 2019

Les chemins de ma main


                            
                            
Depuis naguère,
Enfin, hier,
Disons... après les guerres,

Les chemins qui plaisent à ma main
Sont toujours faits
De l'or de ton corps.

Les chemins qui plaisent à mon corps
Sont toujours faits
De l'accord de nos corps.

Les chemins qui plaisent à mon coeur,
Même si je connais les premiers par coeur,
Ont toujours envie de ta main
Pour cheminer demain.

Quant aux chemins qui plaisent à mon âme,
Ils sont, en ton âme même,
C'est par eux que je t'aime.
Et même, si j'en ai découvert beaucoup,
ça vaut toujours le coup,
Tant Ils sont grands de toi, ma femme.

Même si  je n'y prends qu'un pied,
En te prenant la main
Je ferai toujours pieds et mains,
Pour y aller à pied.

Car enfin,
Si le chemin de ma main
Couvre ce parchemin,
C'est que, par ce chemin,
Je ne vois toujours que nos deux mains,
Pour affronter demain!