Comme des
animaux cherchant à boire,
formant une
voûte couvrant la piste,
ainsi qu'une
haie d'honneur aux touristes,
les arbres
sont penchés, ras du miroir.
Or depuis
l'été l'onde a disparu.
Plus une
goutte d'eau, pas même un ru.
Pareil à des
langues déshydratées
les feuilles
pendent, sans pourtant tomber.
La rivière
qui acheminait l'eau
n'accorde
plus qu' un sentier aux vélos.
Mais tandis
que le cycliste s'occupe,
le paysan, triste,
se préoccupe.
Les passants
pour marquer l'évènement,
dressent des
pierres en empilements
et
construisent dans ce lit mort des cairns,
quand
d'autres supplient les camions citernes.
Le Haut Doubs
ne saute plus sa muraille.
De son sol il
regagne les entrailles.
Par chance il
y trouve la Loue, sa soeur
pour échapper
ensemble au ravisseur.
Preuve de sa
mise à nu précédente
gravée au
fond de son lit, évidente:
mille neuf
cent six, grande sécheresse
d'un cours
d'eau hélas déjà en détresse.
Miss Météo ne
loue que le soleil.
La pluie est
cependant indispensable
car
sans elle tout ne serait que sable.
Novembre est
là, vivement son réveil !