L'homme
venait d'apprendre à fixer dans le temps
Ce
que l'œil embrasse l'espace d'un instant.
Les
porteurs de nouvelles voyaient donc l'écrit
Complété
par l'image pour nourrir l'esprit.
L'un
d' eux, à pied, durant ses très longues
tournées,
Se
peupla d'autres mondes pendant des
années.
Distrait,
un jour il buta sur une caillasse,
S'émerveillant
soudain pour l' étrange molasse.
Le
bizarre de son royaume imaginaire
Venait
de traverser une pampa lunaire.
Tant
de beauté naïve jonchait son chemin
qu'il
pouvait donc construire un palais de ses mains !
Jours
et nuits, refoulant aux ténèbres l'ennui,
Empruntant
souvent une plus noble casquette,
Il
se mit en quête, avec sa seule brouette !
Quarante
et un ans plus tard, pour l'amour du beau
Il
acheva son œuvre et même son tombeau.
Ses
êtres les plus chers, tous partis avant lui ...
De
toutes ses souffrances, il s' était enduit !
Pétri
d'art brut, ce dit "rustre" : JOSEPH
FERDINAND CHEVAL
devint illustre !
devint illustre !