La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

23 janvier 2016

D'un même mot contre



Entre cette voix du Nord, et ce cri, du Sud,
N'est-il point là  deux  extrêmes,
Enlisement, dans deux maremmes?
A moins, qu'il ne soit de même moustique,
Ou de méchante tique,
Sur notre espace... de liberté?
Ne peut-on vraiment souhaiter meilleure fierté?

Entre un vent du Nord et un plein sud,
 Au lieu de tout...à se reprocher
Est-il encore  bises, à se rapprocher,
 Nouveau souffle, à s'aimer,
Au lieu de cette graine à semer?

Entre  la souffrance...
 Du Nord, et du Sud... la suffisance,
Cette même voix, est- elle bien de  même essence?
N'a t' elle pas  double-sens?
Entre les villas au soleil,
Et les corons sans oseille,
S'il est bien ici anagramme,
Est il même seulement un brame?
D'une telle voix contre, à ce qu'il me semble,
Peut -on vivre encore un pour, tous ensemble?

19 janvier 2016

Sur mes sentiers de mots




 Tandis que, sous la douche, l' eau... si douce,
A couler de ma bouche, me pousse...
De nos balades, à me souvenir,
A travers ces mots à venir...

A m'étonner, d'abord et  toujours,
 Que, toute seule,   elle puisse,
Armée de son unique patience,
Et, à force de glisse,
 Tailler notre Jura ,sans  nul embarras,
Avec plus de puissance et de science,
Que le glaive de Roland, à son bras .

A me l'imaginer, en ce jour,
Tranchant,  creusant de si grands sillons,
Se perdant en tourbillons...
Puis, renaissant d'une simple source,
 De Doubs, ou de Lemme,
 Devenant alors torrent, d'une  si belle course...
 Et, pour que le passant l'aime,
De chaque pierre, polissant les arêtes,
D'une infatigable  ardeur,
Pour qu'à nos yeux, chacune s'affrète,
De douceurs et de rondeurs...
 Et se dépose  même en si belles grèves,
A s'y baigner, en rêve .

A me ravir, toujours,
Au dessus du torrent,
De tous ces arbres affleurant,
De  leurs branches, de mousse couvertes ,
 De  ces longues mains, de laine gantées,
De bonnettes, même recouvertes,
Qui nous invitent à écouter,
Ce que l'eau nous chante,
Tant elle en regorge,
Le fond de cette gorge,
Qui tous nous enchante.

A me repaître, toujours,
De tous ces sentiers,
De roche, de terre meuble arrangés,
 De racines et d'aiguilles fines mélangées,
Que mes pieds foulent sans pitié,
De ces voies si coquettes,
Que j'emprunte comme moquette.
De nulle autre terre,
 On ne voudrait en  parterre!  

Cheminant de mes mots,
Je m'émerveille toujours,
Que de nos marches d'un jour,
Si grand bonheur nous soit donné,
En simple randonnée!