La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

25 mars 2023

Offrandes au jardin

 Quand ZEUS commande un nouvel ordre

et que la bise vient nous mordre,

gros bec, en élégant blondin,

offre sa visite au jardin.

 

Survivre, que la lutte est grande

là où ne règne que l' hiver,

quand, sur terre, plus un seul ver,

car ici bas, nul ne quémande.


Que vienne une âme charitable,

que nous leur fassions simple don,

alors chacun se met à table .


Sous la mangeoire suspendue

d'où picore le joli bouvreuil,

une graine tant attendue

vient satisfaire l'écureuil.


Le rouge gorge et la mésange

bientôt se pressent alentour,

et chacun d'attendre son tour,

pour cette aubaine qu'elle engrange.



Oh combien, je sais que pour l’heur,

de goûter ces instants magiques

nous sont à chacun bénéfiques.

Il m’est accordé ce bonheur !

 

Patrick



12 mars 2023

Ce matin

 

Ce matin mon Bonheur, affalé sur sa chaise,

Ne pouvant plus marcher, grimaçait de douleur

Et voyant l’avenir recouvert de frayeur

En ressentit soudain un absolu malaise.


Ce matin mon Bonheur m’a demandé de l’aide.

La peur voudrait le fuir, l'âme crier l'instant ;

Ainsi son petit pied lui dire : « plus autant ! »

Tout en lui promettant sa page la plus laide.


Ce matin mon Bonheur, je l’ai pris dans mes bras,

Son visage défait, assis dans la pénombre,

Il m'avait jusqu'alors caché même son ombre...

Nous sommes restés là, très loin des caméras.


Ce matin mon Amour, nous prenons conscience

Que l’hiver dans nos corps approche pas à pas

Et même si ce jour n’est pour l’heure un trépas

Il nous faut désormais lui prêter audience.


Ce matin mon Amour, je t’ai pris par la main,

Tout comme un jour jadis à notre jeune époque

Nous nous fîmes promesse en nous offrant breloque,

Serrons- nous assez fort pour affronter demain !


Patrick

 (poème classique)


23 novembre 2022

L'eau de notre ciel

 

classique



A force de cracher en l'air nos vomissures

Dans notre bleu d'azur, il fallait escompter

Que le sage URANUS ne s'en laisse conter

Par d'orgueilleux ingrats refusant les censures.



Quand les larmes du ciel ne sont donc plus à boire,

L'eau de source aujourd'hui ne suivant plus qu'un cours,

Celui de notre bourse et d'un maître discours,

N'est-il pas ici bas de plus triste déboire?



Oh toi mon beau ruisseau que j'ai voulu d'eau pure

Et vous mes chers oiseaux, et toi mon écureuil,

Hélas vous mes poissons pour qui l'onde j'épure,

Me faudra t-il de vous aussi faire le deuil ?



De notre suffisance à nous croire si grands

Et très intelligents et bien plus qu'une bête,

A s'opposer alors à ZEUS qui nous embête,

Nous voici donc rendus, tout juste demi-grands!



Car enfin nul besoin de scrupuleuse étude

Pour savoir que tout corps rejeté dans les cieux,

Voyage à tous les vents, sous chaque latitude,

Et redescend un jour sur les insoucieux!



Patrick





20 septembre 2022

Dernier règne

 


C'est peut-être

parce qu'elle fut reine

sans régner sur son monde

qu'il est en ce jour, derrière elle, bien du monde.

 

C'est peut-être

parce qu'elle fut reine

sans ordonner

que le monde se met en ordre

pour la saluer.

 

Mais c'est sûrement

parce que d'un sourire

elle a pris jadis les rênes

qu'il est autant de monde

à son enterrement.

 

Ainsi va le monde aujourd'hui

quand nul ne supporte plus les ordres

qu'il est partout tant de désordres

il suffit parfois d'un sourire

pour que tous se rangent derrière lui!

 

Patrick

 

 

 

31 août 2022

Quand la lune s'endort

 

                                          

La nuit

lorsque la lune dort aussi

le monde sauvage

sort de sa cage

 

Le renard de sa tanière

la fouine tout aussi fière

le blaireau n' est pas en reste

pour tenter de quérir quelque reste

et même les castors

s'en viennent là au dehors

 

Chacun s'enfonce dans le sombre

sans nulle crainte de son ombre

 

Et bientôt

au fond du jardin

tout au long du grillage

chacun défile à son tour

pour trouver un détour

en piétinant le feuillage

 

La nuit

quand la lune s'endort

je m'endors ainsi

 

Patrick

17 juin 2022

Le ciel en a rougi !

 


Les paroles de ma mère

L'avaient éveillé chez moi.

Les silences de mon père

Ont fait grandir cet émoi.

 

Enfant, je voulais te voir.

Parmi tes murs, en silence,

Comprendre la violence.

Ce soir, il m'est ce devoir.

 

A ton seul nom, ORADOUR,

Je ne trouve qu'une rime

Mais mon cœur de troubadour

Perd sa voix devant ce crime.

 

Aurons-nous assez de larmes

Pour éteindre à tout jamais

Le feu de toutes nos armes?

 

Patrick

 

30 mars 2022

Habillages

A s'habiller tels les gens de la terre

qui marchent souvent très silencieux

l'œil toujours un peu fixe et soucieux,

voyons- nous tous ici qu'on les  enterre?

 

 A s'habiller tels les gens de la ville

qui courent, ne sait on où, chaque jour

sans prendre le temps d'un simple bonjour,

voient ils seulement le laid bidonville?

 

A s'habiller tels les gens de la mine

aux yeux ébahis toujours grands ouverts,

s'ils proposaient le gîte et les couverts

dirions- nous alors qu'ils font grise mine ?

 

A s'habiller tels les gens de la mer

nous offrant chaque jour toute leur pêche

même si la tempête les empêche,

voit-on leur labeur souvent trop amer?

 

A s'habiller tels les gens du désert

convoyant lentement leur caravane        

où le grand dromadaire se pavane,

ne rendent-ils pas ce néant disert ?

 

 A s'habiller tels les gens du grand froid

qui ne trouvent plus leur place sur terre.

Leurs igloos sont devenus comme serre;

d'être esquimaux, ont-ils encore droit?

 

Même si le printemps ne parait point dehors,

s'habiller comme toi,oh ma douce, ma Noune,

tu tiens à le porter, chaque jour sur ton corps!