La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

16 décembre 2021

Première plage

 poésie libre


 Tes doigts en étoiles qui découvrent le sable

fondre entre tes mains,

Tu les offres au ciel, ils te surprennent à rire

et tu nous gratifies de ton plus beau sourire!

 

Tu t'étonnes de ton pied qui s'enfonce

et soudain, il fonce

et l'autre fait de même

vers celui que tu aimes,

vers les bras de papa qui se tendent,

et tes yeux qui l'entendent.

 

Et papi, confondu par cet égard

sent l'embrun diluer son regard

et bientôt c'est une tempête

qui s'invite à notre fête!

 

Papi poissons...et ses frissons!

Amour/ humour sans parenthèse

 


 

Enfant du silence,

tu m'as tendu la main.

Par ton amour des humains,

tu m'as fait découvrir

un monde pour mes demains .

 

Espérant

que pour l'amour de ma pomme,

je sois encore ton homme demain

pour l'amour de ton âme,

tu es toujours ma femme!

patrick

08 décembre 2021

Océan

 poésie libre


Chaque vague, sur l'océan, danse

et sur la plage un jour s'élance...

puis soudain elle s'efface

sans laisser de trace,

pour céder à la suivante

dont elle devient servante.

 

Chaque vague

au pied de la falaise, fière

tente une ultime prière...

 

Comme le sable, sur les plages,

nul ne dit mot

de ses tempêtes, de ses outrages...

pas plus que le poisson,

de sa nage...

 

Patrick

 

23 novembre 2021

Printemps 61

                                                                   poésie classique


maillet en alexandrins

 

Il était enfoui ce lointain souvenir.

Tandis qu'en sautillant, j'imitais un grand singe,

J'étais ce polisson rechignant à venir,

Maman  tenait ma main, de l'autre un sac de linge.

 

Ne craignant nullement de me faire punir,

Il était enfoui ce lointain souvenir,

j'atteignis le lavoir côtoyant la rivière

Et me pressai vers l'onde en ignorant ma mère.

 

Je n'imaginais pas, un instant revenir.

Pas plus que la grosseur, ni le bleu de ses veines,

Il était enfoui ce lointain souvenir,

Je ne voulais rien voir, de ses maux, de ses peines.

 

Seul, je m'ennuyais trop. Soudain sans prévenir,

Jaillit de son ballot...non, une canne à pêche!

Sous une pierre, un ver, et hop, j'avais une esche!

Il était enfoui ce lointain souvenir!

 

Patrick

13 novembre 2021

fraîcheur d'automne

 Peut-être est-ce, en ce matin,

par cette fraîcheur d'automne,

que ma pensée m'étonne:

pourquoi faut-il que la bêtise

occupe toujours notre banquise,

qu'en ce lieu et place,

elle règne...sur la glace ?

03 octobre 2021

 En ce siècle d'images, de sons et de lumières, il me semble qu'il nous manque un visionnaire !

02 septembre 2021

DOLE: Pont Charles NODIER

 prose poétique du 02 septembre 2021

Tandis qu'en ce lieu les pierres nous parlent de toutes parts, le canal ici tente de glisser entre les remparts.

Soudain, quittant son nid blotti dans le creux d'une pierre absente, un duo de pigeons s'envole. Sur le rebord d'un pilier  vient à se poser puis, tout en sautillant, tente une  ronde.

Hélas, au ras du miroir, le charme se rompt:

Face au ciel, ventres ballonnés , deux ragondins sur l'onde grise ont cessé de goûter l'air et n'ont  plus besoin  du masque de COVID, à demi-noyé à leurs côtés.

Pourtant, non loin, un ménage de foulques semble se plaire, en chasse de subsistance..., dans un lit de laitance. Tout comme quelques poissons remontant un pâle courant en se poursuivant. Mais à travers ces nuages, j'en perds leurs sillages.

Pour mieux nous séduire, une large nappe de nuphars  tente de luire.

Venus en grand renfort, des légions de cornifles immergés cherchent désespérément à assainir ce bras.  Ces cératophylles épineux, las d'épurer nos eaux souillées depuis l'ère de PASTEUR, peinent à nager et n'offrent plus guère à la vie aquatique que peu d'envie. La verdure ne colore plus leur parure, tant  ils endurent d'immondices. D'incultes passants pourraient en médire en marmonnant:

 "ils encombrent la rivière,'il serait bon de s'en défaire".

Tour à tour, de nombreux couples de touristes, curieux et avides de fraîcheur, se penchent. Déçus par le spectacle de cette cour sans miracle, main dans la main, ils rebroussent vite chemin, un peu tristes.

C'était hier, devant la médiathèque, j'attendais ma Noune en soif de culture. Appuyé contre le parapet, je rêvais d'une eau pure!

Mon âme vous avoue sa peine.

Peut-on laisser encore longtemps ce chenal comme au temps de Germinal ?

A toi qui m'ensorcelle ,DOLE, tu es si belle...


Patrick SCHOENLEBER