La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

21 février 2016

Impression




C'est comme un miracle, ou un rêve. L'impression, surtout, que demain, ce sera fini.
Alors que, cet automne, je butais, sans cesse, sur un mot, un agencement, ou le temps à employer, malgré une volonté de vous faire part des émotions ressenties dans cette vallée du Doubs et de la Lemme, trois mois, à achever un texte...qui ne rend pas. En fait, il me faudrait retourner là-bas, prendre le temps, de respirer les mousses, d'écouter le torrent...m'enivrer d'elle!
Depuis les cris, les rires, les sourires de ce petit, rien n'est plus comme avant, rien n'a jamais été comme aujourd'hui. Ce petit a réussi à changer mes larmes par de l'encre.
Depuis ce jour, j'ai senti, au plus profond, qu'il me fallait transmettre, que j'étais fait pour ça, et surtout, qu'il n'en fallait plus douter.
Depuis ce jour, chaque idée, chaque sujet est là, dans son entièrement avant que je n'écrive, parce que, y ai déjà réfléchi quantité de fois et surtout, à retrouver, les émotions.
Les mots, que dis-je, non, chaque ligne, chaque vers m'est déjà, avant même d'être transcrit. La rime  n'a plus d'importance. A peine la ligne finie que déjà , le dernier mot a trouvé la sienne. Peut importe où la placer, sur quelle ligne suivante. L'habillage final viendra en son temps, pour meilleure couleur.
La ponctuation, enfin, respiration de nos dires se met enfin en place. Les virgules, pour le respire, les points, pour essuyer le transpire.
Les pages de mon cahier, ou de l'écran, se noircissent à pleine vitesse. Chaque idée est posée en quelques lignes et ces dernières, en bonne place, plus tard. Peu importe, l'important est de les poser, maintenant, quand elles me viennent.
C'est comme une frénésie, oui, mais une frénésie, enfin sans larmes. Les quelques larmes qu'il me restent sont pour, après, quand tout est fini, quand le nouveau "mot" est là.
Je suis comme chef d'orchestre. Les mots, les mots sont mes notes, ma plume est ma baguette. Des tressaillements de mon ventre, ils jaillissent, mais je n'ai plus mal, juste , à ressentir, quelques soubresauts, quand tout est fini.
Pardon, mais c'est comme jouissance, je suis enfin moi, le moi, de mes émois, et mon corps n'est plus qu'apparence, je danse.
Je ne suis qu'un fou de "mots", à vivre...pour vous, oui, combien de temps, ne sais, mais, ce que je sais, c'est que, ces "mots", sont à vous donner!

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