La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

25 mars 2016

L'hiver




Je viens de dévorer "l'hiver".
Pourtant, nous sommes au printemps.
Pourtant, aujourd'hui, c'est bien
Comme une larme de vers,
Comme celle d'un hiver, qui ne fut point,
Comme celle d'un printemps, encore timide,
Qui, à bien nous caresser, n'ose encore point,
Comme s'il avait à se confesser
Comme à chercher encore du soleil,
Une pâle lumière d'appoint
Et nous verser petite larme humide
Comme s'il avait
Encore honte de s'approcher.
Comme s'il avait
L'oubli d'une saison, à se reprocher.

"L'hiver" de CLAVEL,
Qui toute sa vie durant,
Tout en écrivant
Lui a pris coeur et cervelle,
Dès sa plus tendre enfance,
En écoutant, de ses chers parents, les romances,
Tout en rêvant devant fleurs de givre aux carreaux,
Protégé derrière eux,  de l'hiver, ce bourreau.
Cet hiver, à l'intérieur, bien protecteur,
Et cet hiver chaud et froid, dur à affronter,
Tout à l'aube au fournil, à l'aube de sa vie.
Cet hiver là qui a marqué son autre face,
A en faire le coeur de lui,
Après la préface, face à lui
Pour en faire l'avers et l'envers de sa vie.
La pièce qui fut toute sa vie,
L'hiver et sa flamme, et la femme de sa vie!

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