La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

21 mars 2015

L' aigle et la mouche





Il était un aigle, là haut, dans le ciel,
Qui, tout en faisant des rondes,
Pensait dominer le monde.

Il était une mouche, ici bas, à terre,
Qui, posée sur sentinelle,
N'avait d'yeux, que pour elle.

Tandis que le 1er, scrutant notre  parterre,
A la recherche d'un festin,
Aperçut bientôt un lapin,
La seconde,
Se moquant bien du monde,
Ne cherchant nulle querelle,
Dégustait déjà sa quenelle.

Vint à passer un chasseur,
Qui, voyant notre coureur,
Là bas, dans la plaine,
Tira bientôt notre garenne.

L'aigle, eût beau plonger sur notre "rabbit",
Avant que ses ailes ne remballe,
Du chasseur les balles,
Allèrent bien plus vite.

Du plus bas qu'il était tombé,
L'aigle dût alors se contenter par terre,
D'un simple vers.

Que nous soyons maitre du monde,
Ou juste, petit insecte immonde,
A vouloir faire notre festin,
De quenelle ou de lapin,
Il nous faudra bientôt tous , sous peu,
Nous contenter de très peu,
Pour nourrir tout le monde.

Sauf à choisir entre nous les balles,
Devenir, à nouveau cannibales,
Il nous faudra sans doute faire tintin.
Choisir parmi taupins,
Pour tout festin,
Au lieu de lapin!



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