La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

01 septembre 2021

Les mutilés

poésie classique

1er poème classique, quatrains en alexandrins


 

 Au milieu du jardin, exposés aux passants,

Ainsi qu'ils paraîtraient, réprimés pour un crime

Qu'ils n'ont jamais commis, ils siègent,  sans leur cime,

Suscitant alentour  nos regards grimaçants.

 

Comme en ces temps passés où le seigneur et maître

Abandonnait aux yeux du peuple "apprécié" *,

Afin de lui montrer qu'il fallait se soumettre,

Le corps décapité de son supplicié !

 

Doivent-ils pour autant subir un tel  outrage,

Ces arbres, au seul tort de vouloir trop grandir,

Que cherchent leurs régents à tant les enlaidir,

Pourquoi les condamner à ce vil étêtage?

 

Au pays du Levant, l'arbre, cœur du jardin,

Reçoit le visiteur entrant dans la demeure,

Sans lui montrer jamais un soupçon de dédain.

Qu'il soit ainsi céans, avant que je ne meure!

 

Patrick

* les seigneurs appréciaient d'autant plus leurs peuples que ces derniers leurs étaient entièrement soumis!

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire