La poésie, cette sorte de chose que personne ne lit !(1962)"............. On devrait nourrir une immense affection pour ceux qui n'écrivent pas de poèmes, qui lisent ceux des autres, ne discutent pas d'abord la technique, ne fendent pas les mots en quatre : semblables en cela aux vrais amateurs de cinéma, ceux qui dans les ciné-clubs ne restent jamais pour la discussion, mais qui se lèvent sans un mot dès la dernière séquence, avec des gestes ralentis, un peu perdus ; et qui s'en vont, presque recueillis, parce qu'ils emportent quelque chose de fragile et d'irremplaçable, dont on ne peut pas parler, surtout pas de suite : leur propre émotion." Georges MOUNIN

30 mars 2022

Habillages

A s'habiller tels les gens de la terre

qui marchent souvent très silencieux

l'œil toujours un peu fixe et soucieux,

voyons- nous tous ici qu'on les  enterre?

 

 A s'habiller tels les gens de la ville

qui courent, ne sait on où, chaque jour

sans prendre le temps d'un simple bonjour,

voient ils seulement le laid bidonville?

 

A s'habiller tels les gens de la mine

aux yeux ébahis toujours grands ouverts,

s'ils proposaient le gîte et les couverts

dirions- nous alors qu'ils font grise mine ?

 

A s'habiller tels les gens de la mer

nous offrant chaque jour toute leur pêche

même si la tempête les empêche,

voit-on leur labeur souvent trop amer?

 

A s'habiller tels les gens du désert

convoyant lentement leur caravane        

où le grand dromadaire se pavane,

ne rendent-ils pas ce néant disert ?

 

 A s'habiller tels les gens du grand froid

qui ne trouvent plus leur place sur terre.

Leurs igloos sont devenus comme serre;

d'être esquimaux, ont-ils encore droit?

 

Même si le printemps ne parait point dehors,

s'habiller comme toi,oh ma douce, ma Noune,

tu tiens à le porter, chaque jour sur ton corps!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire